Philippines

The Block
Annie Miaral est originaire des Philippines et, en collaboration avec la Philippine Folk Art Society du Québec, elle a conçu ce carré qu’Elfriede Petric a habilement brodé. Il dépeint un couple de danseurs pleins d’entrain, vêtus de costumes traditionnels rouge vif, bleu et blanc, effectuant la danse nationale du pays, le Tinikling. Dans cette danse à une ou deux personnes, l’on affirme que les participants imitent les mouvements gracieux et rapides des tiklings, ces oiseaux qui se faufilent entre les brins d’herbe, courent sur les branches d’arbres et sautillent dans les rizières en évitant les pièges en bambou installés par les agriculteurs. Cette danse, périlleuse pour les débutants, exige beaucoup de pratique et d’habiletés à mesure que les danseurs apprennent à faire des pas rapidement et sûrement entre deux tiges de bambou qui, dans des séquences rythmées, sont cognées répétitivement ensemble, puis sur le plancher.
Cultural Profile
Les Philippines sont une nation de l’Asie du Sud-Est composée de plus de 7000 îles formant une partie de l’archipel Malay. Le nom tire son origine de l’explorateur espagnol, Ruy López de Villalobos, qui a baptisé les îles Samar et Leyte Las Islas Felipinas (les îles Philippines) en l’honneur du roi Philippe II. La région, sujette aux tremblements de terre, est montagneuse et parsemée de plusieurs volcans actifs. Son climat tropical entretient une végétation luxuriante et des forêts denses qui abritent une biodiversité exceptionnelle. De plus, son sol volcanique convient bien à la culture du riz, des ananas, de la canne à sucre et des noix de coco. Des centaines d’espèces d’orchidées s’y épanouissent aussi. Le peuple philippin est connu sous le nom de Filipinos et le pays compte environ 12 groupes ethnolinguistiques majeurs. Les plus nombreux et les plus importants sont les Tagalogs, Cebuanos et Ilocanos. Aux Philippines, plus de 80 langues différentes sont parlées, quoique l’anglais et le filipino soient les deux langues officielles.
La famille demeure la pierre angulaire de la vie philippine et les liens familiaux sont entretenus et maintenus. Les aînés sont respectés pour leur expérience et leurs conseils sont toujours pris sérieusement en considération. Le maintien de l’harmonie dans la société est très important, et ceci influence les actions des Philippins. La diversité ethnique de la société engendre une culture richement mélangée dans laquelle les groupes individuels célèbrent leurs propres traditions artistiques, musicales et de danse. Durant des siècles, le pays a été la terre d’accueil de gens en provenance d’autres îles de l’océan Pacifique. Ces arrivants ont apporté diverses techniques comme la fonderie, le tissage, la poterie et la riziculture en terrasse que les Philippins ont adoptées avec enthousiasme. Les terrasses de riz réputées de Banaue dans la région montagneuse de Luzon (souvent appelées la huitième merveille du monde) ont été creusées à même les montagnes il y a plus de 2000 ans et avec les outils les plus primitifs. Ces terrasses sont encore utilisées de nos jours.
Dans toutes les îles, les habitants utilisent les ressources locales comme le bambou, le rotin, les feuilles de noix de coco, le coton ainsi que les fibres d’abaca et d’ananas pour tisser des paniers et confectionner des vêtements. Les fibres tirées des feuilles d’ananas sont souvent filées et tissées en une étoffe particulière appelée étoffe piña, particulièrement prisée pour sa légèreté et sa transparence. La fabrication de cette étoffe demande beaucoup de main-d’œuvre. Les articles faits de piña sont donc dispendieux et deviennent souvent de réels trésors de famille. Une autre étoffe faite aux Philippines est le T’nalak, fabriquée à partir de la fibre du chanvre de Manille par les T’boli. Cette étoffe est ornée de motifs géométriques obtenus sur un métier à ceinture. Une fois terminée, l’étoffe est assouplie à l’aide d’une grande coquille de cauri, ce qui lui donne un aspect lustré. Les T’boli croient que les esprits des anciens résident dans la plante du chanvre de Manille, ce qui donne à l’étoffe qu’ils en tirent un caractère sacré. Les tisserandes reçoivent dans leurs rêves l’appel qui les pousse à commencer leur travail. Les autres étoffes produites aux Philippines comprennent la solide toile de coton abel, le tissu Yakan et les cotons colorés hablon.
Habituellement, les vêtements et les articles de maison sont brodés de points boutonnière et satin ainsi que de points faits en employant les techniques du fil tiré. Par exemple, la chemise portée traditionnellement par les hommes philippins, le Barong tagalog, est toujours ornée de broderie sur le devant et le dos. Les chemises les plus prisées sont faites avec l’étoffe piña ou jusi, une étoffe faite de chanvre de Manille. L’une des robes traditionnelles portées par les Philippines est la robe Maria Clara, nommée en l’honneur d’un personnage de l’épopée nationale Noli me tangere. Cette robe est composée d’une chemise sans col, d’une longue jupe, d’une jupe de dessus, et d’un pañuelo, un châle porté sur les épaules. On dit que cette robe représente l’idéal féminin : délicate, féminine, sûre d’elle-même et consciente de son identité. Le terno, doté de manches bouffantes facilement reconnaissables, est l’adaptation moderne de la robe Maria Clara et est très souvent porté lors des occasions spéciales. Les malongs, des jupes portefeuilles, rappellent les sarongs portées dans l’archipel malaisien. Les motifs d’un malong servent à identifier la région d’origine de celui ou celle qui le porte. Les malongs sont habituellement faits de coton aujourd’hui tissé à la machine. Les exemplaires faits main sont donc devenus de véritables petits trésors.
Plusieurs Philippins ont quitté l’archipel pour s’établir ailleurs. Ils font partie de l’une des plus grandes diasporas de la planète. Les envois d’argent qu’ils effectuent vers l’archipel philippin comptent pour environ 13% du PIB chaque année. Les Philippins immigrent au Canada, en tant que professionnels et commerçants, depuis 1946. Ils quittent leur pays pour des raisons économiques et politiques. La plupart d’entre eux se sont établis en Ontario. Aujourd’hui, le Canada compte plus de 660,000 Philippins et plus de 3000 associations philippines. Pour de nombreux Philippins nostalgiques de leur pays, ces associations sont devenues une sorte de famille et des endroits où ils peuvent à la fois profiter de leur culture et la promouvoir par le biais de la musique, de la danse et des chansons.
Sponsor: Cornwall Township Lions Club